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La commune de Gréasque est située à quelques kms au sud de la Ste Victoire dans le massif minier.

Cette commune de 4000 habitants a la chance d'avoir quelques associations dont "la Carbouniero de Prouvènço" qui a pour but de promouvoir un centre de culture de la vie des bassins miniers et la mise en valeur de toutes les richesses du sous-sol et de la terre de Provence, et de réaliser la transmission de la mémoire minière en lien avec l’exploitation développée sur le bassin minier de Provence.

C'est cette association qui avait décidé de faire une journée provençale sur le carreau de la mine avec en association, Le Collectif Provence, Li Nouvello de Prouvènço, Le Prouvènço Bus et Prouvençau à l'escolo.

Les mines de ProvenceLes mines de ProvenceLes mines de Provence
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Une très bonne occasion pour moi d'acheter quelques livres sur ce sujet, livres bilingues que je conseille à ceux qui veulent connaître la Provence des mines. Un livre écrit par Bernat Deschamps où tout le vocabulaire de la mine est décrit y compris ces nombreuses translations dans le français des mines. Il y parle aussi de nombreux sujets historiques.

Un autre livre qui s'adresse aux enfants mais aussi aux adultes, Paroles de Mineurs, dont l'illustrateur m'a joliment fait une dédicace.

Et puis j'ai pu récupérer un ancien numéro de Li Nouvello de Prouvènço, écrit en 2003, pour relater l'histoire des mines à la fermeture de Gardanne qui est l'avant dernière mine à fermer en 2003, celle de Lorraine fermant quelques mois plus tard.

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Il existe quelques puits des mines de Provence qui sont conservés comme patrimoine de l'histoire du pays.

Le puits Hély d'Oissel de Gréasque en est un avec un musée de la mine en plus très bien réalisé et des mises en œuvre de hangars où le travail de l'époque dans les mines est reconstitué avec du vrai matériel.

Le site de ce puits est assez bien conservé avec son chevalet, sa menuiserie, sa lampisterie et sa salle des machines. Je vais y retrouver un mineur, Mr Salvador Ruiz, que j'ai connu il y a plusieurs années lors d'une visite personnelle. Il est descendu pour la première fois dans cette mine à 14 ans, comme "mendi" (apprenti) et a commencé à porter les charges sur son dos ou à creuser au pic et à la pioche. Il a connu la mécanisation plus tard.

Le mot "mendi" en provençal est celui donné aux apprentis bergers ou paysans. Les paysans avaient des jeunes aides, des enfants dans leurs tâches agricoles. Les premières mines ont eu comme ouvriers des paysans qui venaient y chercher un complément de salaire ou travailler quand ils n'avaient plus assez de travail comme journalier dans les fermes. Ils y sont venus avec leurs "mendi". Et c'est ce mot qui est venu dans la langue française, depuis le provençal, pour devenir le mendit en français, cet apprenti mineur qui a été utilisé dans toutes les mines de France. La preuve, si nécessaire, que les mines provençales sont très anciennes, plus anciennes que bien d'autres… 

Les mines de Provence
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L'un des ateliers important était la menuiserie où étaient réalisés les guidages de voies, les guides de la cage, les traverses de chemin de fer, et tout le nécessaire pour les maisons de la cité minière. Un immense bassin disparu permettait de laisser les guidages tremper.

La lampisterie permettait de récupérer au début de sa période de travail la lampe numérotée qui vous était affectée à vie. Ainsi, si un numéro venait à manquer, c'est qu'il fallait vit redescendre chercher le mineur. C'est ici aussi que ces lampes étaient entretenues.

La "salle des pendus" ou salle des douches permettait de se changer le matin en mettant son linge dans une panière métallique ensuite hissée en hauteur, d'où ce surnom. Dessous se trouvaient les douches et comme la salle était toujours chauffée, ça permettait au linge trempé dans la mine de sécher.

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Des engins mécanisés sont encore visibles à l'air libre sur le carreau comme des wagons ou des camions plus modernes et même un ancien camion de pompier qui se trouvait au fond de la mine.

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Des hangars ont été construits récemment pour réaliser une simulation d'une galerie de mine.

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C'est ensuite la visite de la salle des machineries où une exposition permanente explique l'histoire du charbon et des mines. On peut aussi voir les machines qui permettaient de faire fonctionner les ascenseurs du chevalet. On y voit aussi une représentation de la salle des lampes où chaque mineur venait remettre sa lampe en charge après le travail.

Celle de Mr Salvador Ruiz est la numéro 28.

Une pièce est réservée à la mise en scène du travail du mineur, ses casques au fur et à mesure des périodes, les wagons ou les sacs qui permettaient aux "mendi" de ramener le charbon vers le puits. Un coin est réservé à l'exposition de la boite de Mr Ruiz pour emmener son repas au fond, boite en fer blanc fermée pour empêcher les rats de venir manger. Une boite en cuir permettait de descendre les amorces à l'abri de l'humidité, amorces qui servaient à faire sauter les mines. Dans ce bassin, les mines sautaient toutes le soir à 17h00. Les tremblements ressentis à la surface avertissaient les femmes que les hommes remontaient et allaient arriver à la maison pour le repas du soir

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Un angle de cette pièce est là pour accueillir Ste Barbe, la sainte des Mineurs.

Sainte Barbe aurait vécu au milieu du IIIe siècle après Jésus Christ. Elle refusa d'épouser l'homme choisi par son père, pour devenir chrétienne. Il l'enferme dans une tour pour y mettre le feu. Barbe réussit à s'échapper. Reprise, elle est condamnée à mort et c'est son père qui doit la torturer et la décapiter. A peine fait, le père fut foudroyé par la foudre.

Les chrétiens venus l'enterrer ne veulent pas utiliser son nom païen et pas son nom chrétien pour ne pas le dévoiler, ils parlent alors de "la jeune femme barbare" d'où son nom de Ste Barbe.

Ste Barbe est la sainte de tous les métiers du feu comme les Sapeurs-pompiers, mineurs, artificiers.

Sa statue était au fond de la mine vers le puits et les mineurs la saluaient tous les jours. Et le 4 décembre était un jour férié et payé où les mineurs se réunissaient ensemble pour festoyer. Pendant ce temps, les femmes avaient le droit de descendre au fond pour fleurir la sainte et laisser les hommes à leurs festins et souvent libations assez alcoolisées.

Les mines de ProvenceLes mines de ProvenceLes mines de Provence

L'histoire du charbon en Provence est très ancienne. Le potentiel minier couvre un territoire très important qui va de l'est de Trets à l'ouest de Martigues. Seule la zone d'est a été exploitée et le gisement possible est loin d'être épuisé mais c'est un choix de société de cesser une exploitation locale pour une importation de pays très lointains…

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L'exploitation provençale a commencé au 15ème siècle, dès 1443 par des excavations creusées dans la terre.

Aux 17ème et 18ème siècles, cette exploitation va se poursuivre surtout avec les concessions données par Napoléon.

Ce sont des excavations que l'on atteint par un chemin en pente, les descenderies, voire par quelques puits creusés en terre qu'il fallait descendre par des escaliers. L'un d'eux comptait plus de 700 marches avant les kilomètres à faire dans les galeries. Une de ces exploitations est conservée dans le site dit du Tombereau.

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C'est la machine à vapeur qui au 19ème siècle va permettre de pomper les galeries inondées et de construire des ascenseurs dans les puits et enfin atteindre les couches plus profondes, parfois à plus de 1200 m.

 

Au 20ème siècle, l'air comprimé et l'électricité va permettre d'améliorer les outils en marteaux piqueurs, en perforateurs.

Après la deuxième guerre mondiale, les engins sont descendus dans les mines et le premier équipé d'engins mécanisés est celui de Gréasque.

 

Cette descente de plus en plus profonde a amené de plus en plus d'eau, noyant les mines.

Il est alors décidé, dès le milieu du 19ème siècle, de construire une conduite en pente vers la mer pour évacuer toutes ces eaux.

Cette galerie d'exhaure est conçue en 1859. Elle est reprise et finalement mise en oeuvre en 1889. Il s'agit d'un tracé en ligne droite reliant le puits Biver et débouchant à la Madrague, près de Marseille. Deux puits d'aération sont également foncés sur son passage le puits Saint Joseph et le puits de la Mure.

La galerie est équipée d'une voie ferrée afin d'évacuer les stériles vers un criblage à la Madrague. Ces stériles en s'accumulant ont fait avancer le rivage de plusieurs dizaines de mètres. Elle fût terminée en 1905, longue de 15 km et légèrement inclinée pour permettre l'écoulement de l'eau, elle sert également au transport du charbon vers Marseille (à ses débuts). Elle permet l'évacuation des eaux de mine sans avoir à la pomper, ce qui va engendrer d'importantes économies pour les sociétés minières de l'époque.

Puis de nouvelles galeries vont relier les autres puits. Depuis la fin de l'exploitation minière et l'ennoyage naturel des mines, des pompes immergées au fond assurent un niveau d'eau à -350 m et l'envoient vers la mer.

Les eaux sont séparées en deux conduits, un d'extraction d'eau des puits, eau qui part suivre une décantation à Marseille avant d'être envoyée en mer, et une autre qui permet de récupérer les eaux de pluie et qui apporte un complément aux besoins d'eau de l'agglomération.

Cette galerie est décrite comme étant "la plus grande œuvre minière de ce siècle, dans le bassin des Bouches-du-Rhône"

image du web

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L'après midi va se terminer par un concert du groupe "Escapado" de Fréjus.

 

http://www.escapado.net/

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Cette activité de la mine est donc essentielle quand on veut montrer la Provence dans sa crèche.

J'en ai parlé plus précisément sur mon blog ici :

 

http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2017/04/les-santons-charbonniers.html

Tag(s) : #Ma Provence
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