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J'ai relaté très brièvement ma visite du salon de Pernes, j'avoue, j'avais oublié mon appareil photo, je n'avais que mon téléphone…

Mais je n'avais pas oublié mon carnet de chèques et il a chauffé.

Arrêt chez Santons Analy que j'ai déjà présenté ici :

 

http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2017/05/frejus-santon-analy-1/2.html

 

Dans ce reportage, je présentais une partie de mes achats que j'ai pu compléter à Pernes.

En particulier, la femme qui vend ses cheveux.

 

Je vais traiter dans un même sujet 3 métiers différents et pourtant semblables, des métiers de la même lignée. Le coiffeur, le barbier et le perruquier. Il ne faut pas se situer dans le monde actuel, il faut remonter à quelques dizaines d'années à peine pour comprendre la différence.

Jusqu'au 17ème siècle, il n'y a que barbier et perruquier. On y venait se faire couper les cheveux sans ciseaux, instrument inconnu à l'époque, on utilisait deux rasoirs que l'on faisait jouer en les opposant l'un à l'autre.

 

Au début du 18ème apparaît en France le coiffeur, en dehors de la compagnie des barbiers et des perruquiers.

A cette époque, les grands seigneurs confient le soin de leur tête aux valets de chambre, les grandes dames, elles, à leur femme de chambre.

Et pour le commun des mortels, il ne reste plus qu'à passer entre les mains du perruquier.

En 1769, la profession des perruquiers qui se dirige vers la faillite entame un procès contre la profession des coiffeurs qui eux sont florissants, procès perdu, signe d'un nouveau temps.

La profession forte de sa croissance se pare même de nouveaux titres, les académiciens de la coiffure et de la mode. Les vrais académiciens vont vite obtenir l'interdiction de l'utilisation de ce titre. Les coiffeurs vont se rebeller en devenant professeurs et en ouvrant des écoles de coiffure.

Le coiffeur à la mode de ce temps là, de cette fin de 18ème était jeune, bien tourné, participait aux mystères de la toilette de la dame de la haute, en caressant sa chevelure d'une main légère, en contribuant à l'embellir, en la flattant, dans une période aux mœurs légères.

Des noms fort connus apparaissent, écrivent des livres de l'Art de la Coiffure, d'autres courent, au sens littéral du mot, tant leur clientèle est importante, le coiffeur de Marie-Antoinette acquiert une réputation internationale de son art de poser des chignons en alternant boucles et plis de gaze de la couleur du vêtement. Un art qui vaut à ses artistes de la coiffure avantages au théâtre, dans les soirées, etc.…

Les coiffeurs français s'exportent en Allemagne, en Russie, la France fournit à l'Europe des valets de chambre coiffeurs, des femmes de chambre coiffeuses, comme la France fournit à l'Europe des maîtres de danse ou des cuisiniers. L'industrie du luxe à la Française vient de commencer. Mais nombre de ces grands coiffeurs vont être obligés de fuir avec la noblesse qui les emploie à la révolution.

 

Après la révolution, le calme du Consulat ou de l'Empire permet à la profession de reprendre son œuvre en France. Certain coiffeur de la famille du sculpteur Michalon va faire arriver dans les maisons de coiffure des bustes en cire pour les décorer et servir de modèle de coiffure.

 

C'est à cette période que la différence entre les trois métiers va s'affirmer. On peut être Perruquier et être plus ou moins Coiffeur.

Si on est Coiffeur, on ne fait pas forcément des perruques.

Le Barbier est la partie non noble du métier, et coiffeurs et perruquiers ne veulent plus le titre de barbier.

Aujourd'hui, le coiffeur ne supporterait pas d'être traité de perruquier, métier qui n'est plus exercé que par quelques vétérans de l'art, utilisé plus pour le décorum, le théâtre, le cinéma qu'autre chose.

 

Le barbier est aussi nommé "le gratte couenne", en provençal "lou racla coudena".

Il se contente de peu de matériel, un baquet avec une réserve d'eau, des morceaux de savon à barbe, des blaireaux pour étaler le savon, des sabres ou rasoirs longs et le cuir gras pour les affiler, des ciseaux et un plat à barbe circulaire avec l'échancrure pour mettre le cou du client.

Ce métier est important dans nos campagnes, celui qui possède des sabres à raser est déjà très aisé, les paysans, surtout en période de forts labeurs (fenaisons, moissons, etc…) n'ont pas le temps de s'occuper de la toilette et un rasage par le barbier chaque semaine suffira. Le besogneux barbier n'a pas de boutique, il va chercher ses clients sur les chemins et dans les hameaux. Jusqu'au 17ème siècle, les barbiers étaient aussi chirurgiens car ils purgeaient, saignaient et curaient généralement toutes sortes de plaies.

Le barbier est aussi nommé "le gratte couenne", en provençal "lou racla coudena".

Il se contente de peu de matériel, un baquet avec une réserve d'eau, des morceaux de savon à barbe, des blaireaux pour étaler le savon, des sabres ou rasoirs longs et le cuir gras pour les affiler, des ciseaux et un plat à barbe circulaire avec l'échancrure pour mettre le cou du client.

Ce métier est important dans nos campagnes, celui qui possède des sabres à raser est déjà très aisé, les paysans, surtout en période de forts labeurs (fenaisons, moissons, etc…) n'ont pas le temps de s'occuper de la toilette et un rasage par le barbier chaque semaine suffira. Le besogneux barbier n'a pas de boutique, il va chercher ses clients sur les chemins et dans les hameaux. Jusqu'au 17ème siècle, les barbiers étaient aussi chirurgiens car ils purgeaient, saignaient et curaient généralement toutes sortes de plaies.

Barbier, coiffeur, santons d'AnalyBarbier, coiffeur, santons d'AnalyBarbier, coiffeur, santons d'Analy

Les coiffeurs sont ces barbiers ou perruquiers élevés au rang d'académiciens de la coiffure comme décrit ci-dessus. Ils ont pignon sur rue, avec une échoppe bien achalandée et confortable.

Barbier, coiffeur, santons d'Analy

Les perruquiers sont un métier très ancien. Cet usage de perruques ou de coiffure de faux cheveux est connu chez les Perses et les Egyptiens. Cette coiffure va apparaître ou disparaître en fonction des modes de la cour essentiellement. C'est à la belle époque que le métier devient le plus important car les hommes doivent cacher leur calvitie et les femmes doivent posséder une chevelure abondante.

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Pour aider ces perruquiers, un négoce va courir les campagnes, les marchands de cheveux appelés aussi les "marchands de piaoux", déformation de "péu" (le cheveu en provençal), hurlaient ce mot dans les rues, dressaient leur atelier (une toile tendue bien souvent) pour attirer les femmes dans le besoin et leur faire céder leur chevelure qui se portait longue à l'époque contre quelques pièces de monnaies mais plus souvent contre quelques aunes de tissus, ou quelques produits de droguerie, de laine, de mouchoirs…

La cliente était tondue quasi à ras, seules deux mèches étaient laissées pour sortir de la coiffe et faire croire que la pauvre femme avait toujours ses cheveux, cacher ainsi sa honte et son déshonneur.

Cette marchandise n'était pas que réservée à la France, le marché aux cheveux de Limoges était très prisé par la clientèle américaine. La France commençait déjà son asservissement au grand oncle outre-atlantique.

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Chez Analy, j'ai pu trouver la scène complète qui couvre à la fois le barbier-coiffeur de ville avec sa table de travail et sa cliente sur une chaise, mais aussi la pauvre femme qui tient ses cheveux coupés, le crâne sans plus de chevelure abondante..

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Tag(s) : #Santon et Santonnier
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