Je n'allais plus à Fontvieille depuis quelques années car ce salon est à mon avis pollué par la présence de stands de gens qui ne sont pas des santonniers, qui n'ont rien à voir avec les santonniers, ce sont des revendeurs de figurines créées par des fabricants industriels qui disent vouloir créer des santons…
La première chose que j'ai encore pu voir cette fois, ce sont ces vendeurs qui n'ont rien de santonniers, qui ne sont que des vendeurs dont le clinquant des étals tente de cacher la supercherie. Et c'est le même cliquant qui fait vendre à Escoffier ou au Moulin à Huile des santons dans les grandes surfaces Leclerc, Auchan, Villa Verde ou Truffaut. Quand on connaît les marges bénéficiaires de ces grandes surfaces qui ne sont pas là pour défendre l'argile provençale, on se demande comment des prix aussi proches des prix des foires ou des salons peuvent être atteints. Mais aussi comment des petites unités de production peuvent arriver à réaliser les milliers de santons qu'il faut pour approvisionner tous ces sites de vente. Pour Le Moulin à Huile, la réponse est simple, c'est le propriétaire lui-même qui l'a donnée, il fait fabriquer ses santons en Tunisie. Pour d'autres qui sont des santonniers instigateurs de chartes de bonne conduite…la question peut être posée, peut seulement être posée, sinon, ce serait une affirmation que je ne pourrais pas prouver, une diffamation ce que je ne fais donc pas.
Ici trois revendeurs étaient présents. Un pour Marcel Carbonnel, un pour Arterra et un pour Escoffier. Le seul intérêt du revendeur Escoffier, c'est qu'il présente ses santons sans les emballages plastiques ou les devantures fermées par des plexiglas qui empêchent le client de voir les santons de près, de les toucher pour les tourner. Sinon, ce sont des santons vendus comme des viandes dans des boucheries ou des viandes et des pâtisseries vendues dans des grandes surfaces…dans des barquettes ….des produits de grande consommation…pas des santons.
Mais cette année, j'ai fait une exception à mes principes pour aller voir le jeune créchiste qu'est Jean Baptiste Pibouleau, de Narbonne, que j'ai connu à travers les sites FaceBook et en particulier celui des "Santons des Fadas"…
Jean Baptiste Pibouleau a monté son auto entreprise après avoir pendant des années construit des pièces pour lui ou pour ses amis. Son succès lui a donné l'idée de se multiplier, et la réussite va venir tant son travail est net et précis. Il réalise beaucoup de décors sans trop de profondeurs pour les petites crèches, des espaces marins pour ceux qui ne veulent pas ou ne savent pas travailler la résine et puis de nombreuses calèches ou charrettes. Il réalise aussi des jardins, des ponts, tout ce qui permet de décorer sa crèche.
Une autre santonnière était présente, Catherine Grassi qui a enfin réalisé la dernière pièce de son orchestre, la chanteuse, qui lui ressemble assez, elle qui est la chanteuse de son orchestre de jazz. Une scène réussie.
Puis j'ai pu y voir Arlatenco avec une partie de sa nouvelle collection, les amoureux qu'ils soient des hommes et femmes comme des flamands, les flamands sont aussi amoureux…et puis après l'amour, la sieste.
Elle a aussi développé ses scènes de bouvine avec des raseteurs en chemise à carreaux comme au 19ème siècle et les raseteurs blancs de maintenant. Toujours ses séries de lavandières, de marchands ambulants, de tuilières dont la tuilière de carreaux, les potiers au tour ou au séchage et cette année, une nouveauté, le pégoulier qui récolte la "pego" des sapins pour en faire de la poix, cette poix qui va servir à calfater les bateaux.
Et j'ai enfin réalisé des achats que je voulais pour compléter mon thème des 3 années qui viennent et qui concernent les métiers de la grande foire annuelle au village.
Une marchande de rubans, le colporteur mercier et le colporteur de livres et de revues.