Ce Samedi 4 Avril, nous sommes allés à Cavaillon pour assister à une conférence et une présentation sur les Costumes Comtadins.
Cette fête était organisée par l'Embelido Cavaioun dans le cadre de sa fête de Printemps. L'Embelido Cavaioun est une association récente puisqu'elle date du premier Janvier de cette année et ce groupe appartenait avant à l'association Prouvençau de Cavaioun sous le nom de groupe folklorique Escandihado.
Cette association est forte d'une quarantaine de membres, danseurs et danseuses de 6 à 18 ans, et doit promouvoir les danses provençales et l'apprentissage du Galoubet La Présidente en est Mme Langenberg, sa Vice Présidente Mme Faravel-Gneston et leur site internet est :
La salle se situe Avenue Charles Vidau et est surplombée d'une superbe croix sur la colline St Jacques
La troupe était partiellement présente et ces jeunes filles ont été présentées, toutes dans des tenues superbes, réalisées par les couturières avec leurs bonnets qui sont différents selon l'âge, jusqu'à 8 ans environs ce bonnet couvre complètement les oreilles, il ne les couvre plus passé cet âge de raison.
Quelques membres de cette association, et leurs costumes
La première partie de cette après-midi était donc une Conférence sur le costume par M.P. Brès. Cette passionnée a d'abord donné quelques explications en lisant un petit texte qu'elle a rédigé. Le voici puisqu'elle a eu la gentillesse de me le fournir.
La conférencière est elle-même habillée en "tous les jours" avec sa chemise à liste, chemise qui permettait de mettre en valeur la poitrine des femmes, ce qui était le cas ici.
La collection présentée est la sienne et la quasi-totalité des pièces sont de la période Napoléon III, strictement d'époque, la plupart des pièces ont subi des expertises.
L'avantage de cette présentation est qu'elle représente, de gauche à droite, le bébé, l'enfant, l'adolescente, la jeune fille, le fiancé et la future mariée dans son vêtement d'apparat de femme, la femme au travail, et enfin un beau costume de femme.
Des bas, des foulards, des bonnets sont présentés.
Puis une pièce, très rare et expertisée, est présentée, la Polonaise, une cape très belle.
Pour les hommes, les blouses ou blaudes, blodo en Provençal, qui permettaient de protéger les vêtements.
Blouses noires caractéristiques des maquignons, et blouses bleues pour les autres métiers. Ces vêtements sont aussi devenus des vêtements du dimanche.
Et puis la taïole, qui avant de devenir cette ceinture exhibée comme ornement était surtout une protection pour le mal de reins et le froid que pouvaient prendre les travailleurs.
D'ailleurs, la taïole n'était pas porté dans les costumes bourgeois et nobles.
Ces blouses sont portées partout, à preuve ce santon qui représente un maquignon auvergnat, santon de Aivano que j'ai pu présenter ici :
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Les santonniers de la Haute-Loire, Christian et Marie-Paule Aivano - l'estrangiè e li santoun
Le 22 Avril, en traversant le massif central, j'ai rendu visite à deux santonniers. L'une située en Loire, Sylvie Vissa dont je parlerai dans un autre article. L'autre situé dans les hauts plateaux
Mme Brès nous a aussi présenté les envers de robes ou de capes pour nous montrer que le tissu étant très cher, rien n'était perdu, et le rapiéçage permettait de faire durer les vêtements.
Et même, une robe normale pouvait être modifiée pour montrer le deuil sans pour autant modifier toute la garde robe.
Elle a beaucoup insisté sur les tissus Comtadins qui n'ont pas du tout de motifs et de couleurs aussi chatoyantes et coloriées que les tissus arlésiens ou marseillais.
De même les bonnets sont beaucoup plus simples et quasi tous assez semblables.
La suite de l'après midi a été la présentation de trois danses exécutées par les danseuses de l'Embelido Cavaioun
Une sorte de quadrille exécutée par les plus grandes
Une danse exécutée par les plus petites, danse de rubans qui leurs permettent d'apprendre à tresser des rubans en dansant, préparation à leur passage sur la vraie danse des cordelles
Et enfin une danse des meuniers qui dorment, ronde exécutée par toute la troupe
La fin de ces danses a été suivie par cette cérémonie amusante et certainement émouvante pour les enfants de leur changement de bonnet en bonnet de jeune fille, l'âge étant venu de passer de l'autre côté.
La suite était des Saynètes par Li Galejaire de la Sorgo, mais la route étant longue et l'après midi bien avancée, nous avons décidé de rentrer sans y assister malheureusement.