Ce 24 Octobre se tenait donc une manifestation pour la Provence, pour la défense des us et coutumes de cette belle région, pour la défense de sa langue, de son nom, de son territoire.
J'avais annoncé moult fois cet évènement pour qu'il soit réussi en en donnant les explications et les raisons, voir ici :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2015/10/gardaren-prouvenco-arles-24-octobre.html
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2015/08/l-occitanisme-contre-le-provencal.html
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2015/07/defense-de-la-langue-provencale.html
Cette manifestation avait lieu donc ce 24 octobre en même temps que dans plusieurs villes de France se tenaient d'autres manifestations pour la défense des langues et cultures régionales. Malheureusement la Provence faisait l'objet de 3 manifestations différentes.
Une manifestation à Montpellier pour la défense d'une Occitanie unique et appelait dans une seule langue qui se veut hégémonique, l'Occitan à graphie dite classique, une langue qui viendrait des troubadours.
A vouloir nous faire croire que les troubadours de toute l'Occitanie avait une langue unique et codifiée, une codification qui aurait disparue et qui serait réapparue au début du 20ème siècle, comme par enchantement, 60 ans après les énormes travaux de Frédéric Mistral, le seul qui ait donné à la Provence une grammaire et un dictionnaire.
Or, la définition d'une langue vivante et non d'un patois, c'est l'existence de son dictionnaire et de sa grammaire.
Cette manifestation de Montpellier a été relatée dans le Midi Libre, avec cette remarque sur le nombre de manifestants (6000 à 15000 selon les sources) très nettement en baisse par rapport aux manifestations précédentes de ces mêmes organisateurs.
A vouloir diviser en se cachant derrière une façade unitaire mais en réalité exclusive et hégémonique, on récolte les échecs de son jacobinisme.
Une autre manifestation se tenait à Pelissanne sous forme de pose d'une pierre et de quelques ateliers. Je n'ai pas trouvé de textes journalistiques sur cet évènement.
Et puis il y avait Arles, annoncé par une pleine page de la Provence.
Et tant réussie, que le lendemain, une autre page relatait cet évènement.
Bien sûr, le débat rituel sur les participants, 2700 ou 7000 selon les sources, mais des dizaines d'élus politiques, de toutes tendances, présents, plus de 150 organisations provençales, des délégations de Combouscuro, cette partie de l'Italie qui clame son appartenance à la Provence, les représentants des organisations Cévenoles, la ville d'Aigremont, qui œuvre pour son aide à la défense des langues régionales, la sienne en particulier et qui pour cela a voté :
"Un projet de loi constitutionnelle permettant la ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires vient d'être déposé. Il appartient aux collectivités territoriales de définir la langue à laquelle elles appartiennent. La commune décide d'inscrire au patrimoine immatériel de la commune la langue originelle d'Aigremont : le Cévenol."
Cette région refuse cette soi-disant appartenance à un Occitan unique et statufié.
Il faisait beau ce jour là à Arles et la foule était présente. Le rendez-vous au bord du Rhône était à 14h00 pour un défilé à 15h00 après les nécessaires mises en place.
Au bord du Rhône, les Arlésiennes sont prises en photo, Mandy Graillon, Reine d'Arles, se prête aussi à ce cérémonial et le taureau d'Eyragues, celui qui a été interdit par un procès du CRAC, association anti corrida, dirigée par une certaine Claire, était aussi présent, signe de nouvelles luttes à venir pour la défense de l'Encierro.
La foule arrive et des drapeaux et des autocollants sont vendus par les organisateurs. Les musiciens sont nombreux. Et les élus locaux sont aussi là, très très nombreux.
Les costumes des différentes régions s'affichent dont celui des Cévenols.
Des slogans, des fanions s'affichent avec humour, avec force.
Les chevaux Camarguais sont là et la Reine d'Arles et ses 6 demoiselles d'honneurs vont être des cavalières en croupe en tête du défilé.
De très nombreux élus sont là, de multiples communes sont représentées. Des élus régionaux aussi sont là et la Présidente du Conseil Départemental des Bouches du Rhône est représentée. Et les candidats aux élections régionales par leurs têtes de listes sont présents. Pour le Front National, pour les Républicains et pour les Socialistes. Les Verts ne sont pas là, ils sont foncièrement sur la manifestation de Montpellier qui est, elle, une émanation tant des verts de Toulouse que du Parti Occitan.
Et puis c'est le défilé, la tête de la manifestation derrière la bannière de "Gardaren Prouvènço", ensuite les élus derrière la bannière pour la diversité des Langues d'Oc, et cette bannière est tout le symbole de cette journée.
Puis ensuite toutes les associations présentes, l'Union Provençale, la Coordination Parlaren, etc…
Les gardians ferment le défilé
La manifestation se termine devant l'office du Tourisme d'Arles par la citation de toutes les organisations présentes, puis de tous les élus, les organisateurs rappelant que cette manifestation est apolitique, républicaine, que les Provençaux sont Républicains, Français avant tout et certainement pas sécessionnistes ou autonomistes.
Les discours les plus emblématiques seront ceux des Jeunes de Provence et Languedoc, des Enseignants de provençal et pour conclure le superbe appel de Mandy Graillon, plein d'humour et de verve pour crier que "les Provençaux ne sont pas des arriérés, à preuve, ils ont aussi des smartphones, Internet, la Wi-Fi et des frigidaires".
Et pour conclure cette superbe journée, un concert de Crous e Pielo.
Il n'est qu'à regretter les absents sous prétexte de neutralité entre Occitanisme et Provençal.