Grans est une commune de plus de 4000 habitants, traversée par la Touloubre, commune de l'évêché d'Arles et tournée vers la Camargue. Ce village possède une vraie âme de village avec ses nombreux cafés, restaurants, de nombreuses activités dont les courses, la bouvine.
La cité est très ancienne puisque le territoire est occupé dès la préhistoire.
La commune achète de l'eau du Canal Craponne dès 1593 ce qui va expliquer sa très grande richesse agricole jusqu'à avoir 12 moulins au XIXème siècle.
Le centre du village comprend de nombreuses fontaines.
Le village comprend aussi beaucoup de façades ornées de la fin du XVIIIème et du début du XIXème siècles. Le luxe de ces belles demeures de la bourgeoisie foncière locale montre qu'elle puise ses revenus dans la culture du mûrier et de l'olivier.
Le village possède une église non classée, l'église Saint-Pierre-ès-liens, construite en 1772. Le clocher fortifié avec campanile, décentré par rapport à l'axe de l'église, est daté de 1664. Le village comprend aussi une chapelle du XVIIème siècle.
La ville de Grans (prononcer "Gran") a organisé pour la journée du patrimoine une visite du village en costume et en passant sur quelques points caractéristiques.
Le parcours proposé est simple et doit durer environ 2 heures, il permet de reconstituer la vie du village sur quelques points caractéristiques en 1900.
C'est l'Escolo Terro de Prouvenço de Grans, dirigée par Jean Pierre Richard, qui réalise les saynètes de cette reconstitution.
Ils se réunissent d'abord Place Jean Jaurès, au Planet près de la maison des fêtes construite sur l'ancien grand lavoir municipal en ayant conservé son architecture métallique.
Les arlésiennes, les bugadières, les bastidans, l'instituteur, le Maire, le garde-champêtre, les musiciens, l'âne… vont commencer cette tournée créée et mise en scène par Pierre Escoffier, en Provençal comme en Français devant une foule de plus d'une centaine de personnes, une vraie réussite.
La musique est réalisée par Lou Pelican de Pélissanne
De ce rendez-vous, place St Jean, tout le monde rejoint la passerelle sur la Touloubre où nous est expliqué les problèmes sanitaires de l'époque, de ce moment où il fallait aller vider les tinettes, les cagadous dans la rivière.
Puis tout le monde va vers la fontaine où est expliqué l'importance de l'eau, le canal de Craponne et la richesse de cette cité et ses fontaines.
Tout le monde se dirige vers l'église où deux jeunes énamourés nous attendent pour que l'amoureux puisse réciter les poèmes à sa belle. Et puis cette foule s'en va en faisant le tour des ruelles circulaires qui s'enserrent autour de l'église dans cette partie certainement fortifiée à l'époque.
Le spectacle se dirige vers les lieux importants à cette époque que sont l'école et la mairie. A l'école, l'instituteur se fait huer quand il explique que seront punis ceux qui utilisent le patois provençal interdit par la République.
Puis à la Mairie, le Maire, Jean Pierre Richard, Président de l'Escolo Terro de Prouvenço et du Collectif Prouvenço, s'adresse à la foule pour vanter les travaux de sa mandature qui ont permis à Grans d'être en avance, mais des investissements si importants qu'ils lui coûteront sa place.
Il en profite pour faire un appel à la défense des communes actuelles étranglées par la baisse des aides de l'Etat qui assassinent les budgets communaux et les associations.
Tout le monde se dirige vers le lavoir, le lieu où tout se dit, où tout se sait et où les bugadières chantent cette chanson si explicite qui dit que tant qu'il y aura du linge à laver, elles feront sonner le battoir et elles pourront commérer.
C'est le passage par la rue des Moulins où il existe encore un moulin actif, où cet aspect de la richesse du village sera conté, où la Coupo Santo sera entonnée.
Bien sûr, elle sera applaudie par une partie des participants au grand dam des puristes. Il faut encore redire que si La Coupo Santo est applaudie, c'est qu'elle est chantée et que le jour où elle ne sera plus applaudie, il y a de fortes chances qu'elle ne soit plus chantée.
Puis c'est le retour au Planet pour quelques chants dont la Mazurka souto li Pin et pour finir une farandole endiablée.
En conclusion, une idée intelligente et bien construite pour raconter des moments de l'histoire du village et de faire de cette journée du patrimoine autre chose qu'une visite souvent rébarbative même si didactique.