Ce jour là, nous avions décidé d'aller voir les Alpilles, et tout d'abord de passer par Lamanon, là où débute le Canal de Craponne construit au milieu du 16ème siècle pour combattre la sécheresse du sud des Alpilles et la Plaine de la Crau.
La Chapelle Saint Sixte d'Eygalières me fascine depuis que je l'ai découverte par l'intermédiaire du blog de Lou Lourrain où il présente la seule artiste qui en fasse un exemplaire adapté aux santons de 7cms, et quel beau décor pour une crèche.
Le site de Lou Lourrain
Le site de Kitty de Bormes les Mimosas
La Chapelle de St Sixte pour moi représente ce qui peut être autorisé dans une crèche avec les oratoires, sachant que la vraie crèche Provençale ne peut pas contenir d'église ni de curé. Des oratoires, oui. Une petite chapelle, oui mais les autres signes ne traitant pas de la nativité, mais de la religion, non.
La chapelle se dresse, isolée, sur un tertre rocailleux situé à la sortie est du village d'Eygalières dans les Alpilles.
Elle est par ailleurs connue depuis quelques années car elle se situe à moins de 500 m de la nouvelle maison de Michel Drucker dont le permis de construire a été maintenu après bien des vicissitudes judiciaires. Mais des manquements importants dans le traitement des suivis des dossiers par la DDE, les Bâtiments de France, etc.., ont obligé la Justice a valider le permis octroyé dans des conditions litigieuses. A moins de 500 m de ce site sauvegardé qu'est cette chapelle St Sixte…..!!!
Je suis fasciné par la beauté des Alpilles, par les décors fabuleux, par la vie riche et historique de cette région.
Si ce n'était le vent, c'est cette région où j'irais m'établir, maintenant que je mets en vente mon appartement de mon village maritime.
Sur ce tertre de cailloux, où des amandiers sont le seul décor, la chapelle romane du 12ème siècle, classée monument historique depuis 1971 se dresse entourée de cyprès. Un porche imposant la précède, construit au 16ème siècle. Un clocher-mur avec une seule baie de cloche la surplombe. Des contreforts sont construits sur la longueur.
La chapelle a été élevée en 1155 sur l'emplacement d'un ancien temple païen (sans doute Gallo-Romain) dédié aux divinités des eaux que les deux peuples vénéraient.
Déjà occupé depuis le Néolithique, le village voisin d’Eygalières devient ensuite le siège d'une légion romaine qui capte les eaux de ses sources pour alimenter Arles, alors centre florissant.
Ce sont ces eaux qui ont donné son nom au village Aquileria (aquae en Latin, aigo en Provençal, mais mal orthographié comme cela arrive en d'autres endroits).
D'ailleurs, des documents mentionnent que l'abside est séparée de la nef par un arc reposant sur des consoles ornées de têtes de sanglier, ornement peu habituel dans une église.
De la première chapelle de 1155, il ne reste que l'abside, et dès le 13ème siècle, des pèlerinages avaient lieu avec le Saint (des roumavage en Provençal) pour demander à être épargnée de la sécheresse. Ils ont toujours lieu chaque Mardi de Pâques en l’honneur du Pape Saint Sixte II (IIIème siècle).
Des modifications importantes sont apportées au 17ème siècle, la chapelle va devenir un Lazaret pour les grandes pestes de 1629 et 1720, dont le porche très profond.
Au 16ème siècle, un petit ermitage jouxtant la chapelle, clos d'un muret de hauteur moyenne, est construit. Des arbres poussent dans ce petit espace clos et tellement paisible.
En repartant, descente vers le canal des Alpines, on peut alors trouver une végétation plus riche, plus luxuriante.