Les Amis du Vieux Lançon et Lançoun Musico e Tradicioun ont organisé ce 25 Juin 2016 la fête des Moissons et la St Jean sur les terrains de la Goiranne, face au vieux village de l'autre côté du Canal EDF. Le terrain était prêt dès l'après midi pour les feux qui devaient être précédés d'un concert gratuit avec le groupe Souna Maï de Maussane-les-Alpilles.
Les Amis du Vieux Lançon se sont prêtés aux traditionnelles photos près du pigeonnier/colombier de la Goiranne.
Le colombier était ce jour là ouvert. Ce colombier (nommé souvent aujourd'hui pigeonnier) a été restauré fin du 20ème siècle pour servir de modèle de fonctionnement de ce patrimoine qui fut riche sur cette commune.
Le nom initial de ces bâtiments était bien "couloumb" qui est le nom premier du pigeon en provençal. C'est la langue française dans sa traduction qui a confondu "colombier" et "colombe", d'où l'utilisation plus fréquente à partir du 19ème siècle du mot pigeonnier.
Jusqu'à la révolution, la possession d'un pigeonnier était réservée aux castes dirigeantes. C'était un apport financier non négligeable en œufs ou en pigeonneaux, des mets de choix, d'autant que cet animal ne nécessite que peu de soins puisqu'il se nourrit de lui-même sauf durant les périodes hivernales trop dures.
Les colombiers comportaient 3 étages, le Rez-de-chaussée pour les outils, le premier étage pour les sacs de grain de l'hiver, et le deuxième étage où se trouvent les boulins, nichoirs créés par l'homme. Ici, ils ne sont pas tous réinstallés.
En extérieur, les murs sont lisses pour ne pas faciliter l'ascension des prédateurs (les rats, les fouines, les serpents)
Une ceinture de céramiques lisses est posée en hauteur, ces céramiques sont scellées mais en plus fixées avec des cloutages pour garantir leur maintien en cas de gel qui les descellerait.
Les fuies, ces ouvertures qui permettent aux pigeons d'atterrir pour rentrer, sont elles aussi entourées de céramiques lisses.
Ici, certains boulins sont habités par des œufs et même par des petits encore sans plumes. Lors de ma montée, un pigeon n'appréciant pas ma présence s'est manifesté très agressif.
Une association de Valensole avait été invitée pour montrer une machine du 19ème siècle en parfait état de marche, la première casseuse de coques d'amandes, ce travail qui était avant réservé aux femmes pour les soirées d'hiver, travail qui se faisait à la main avec une petite massette.
Des ferronniers font des serpes et des faucilles.
Un vrai maréchal-ferrant est venu pour soigner des chevaux, les referrer, nettoyer les sabots qui doivent l'être tous les deux mois, deux mois et demi.
La suite sera plus orientée vers la fête des moissons avec une présentation très complète des outils de l'époque, une présentation comme je n'en avais pas encore vu hors musée.
A suivre sur "Lançon Provence, fête moissons 2/2" ici
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2016/06/lancon-provence-fete-moissons-2-2.html