J'avais fait connaissance de ce créchiste à Tarascon au salon des santonniers. J'avais pu déjà dire tout le bien que je pense de son travail.
Nous avions pu suffisamment parler pour qu'il me promette de m'inviter chez lui à le voir dans son travail.
Ce vendredi 2 septembre nous avons pu, enfin, réaliser cette rencontre et nous sommes allés chez lui où nous avons eu un accueil sensationnel.
Tout d'abord, ils ont, sa femme et lui, fait construire une maison superbe dans la banlieue d'Arles. Pour comprendre les plans de l'architecte, lui, l'artisan-boulanger qui n'a jamais fait que du vrai pain, s'est lancé dans la construction de la maquette de sa maison à l'échelle du plan. C'est peut-être à cette époque là que sont venues les premières prémices de ses futures activités de retraité, plusieurs dizaines d'années plus tard.
Mais sa vraie passion, très tôt, ce sont les maquettes de bateau. Il commence d'abord par acheter une maquette à construire, mais il en est peu satisfait et surtout, il se rend compte du prix exorbitant de ces maquettes. Les suivantes seront donc des maquettes qu'il réalise à partir des plans réels des bateaux qu'il admire, que des voiliers. Il réalise tout, les cordages sont montés comme ils le sont réellement et ils sont capables de monter ou d'affaler les voiles. Les poulies tournent, les canons ont des roues minuscules, à l'échelle, qui tournent, etc…
Et tous ces bateaux flottent en plus.
Ils ornent différentes pièces de la maison au grand dam de son épouse qui est obligé de supporter ces nids à poussière même si, régulièrement, il prend pinceau et soufflet et réalise des dépoussiérages longs et fastidieux.
Il a aussi réalisé quelques tableaux avec des maisons ou villages provençaux en bas-relief destinés à des tombolas des associations caritatives où il intervenait, pour des cadeaux.
Il réalise aussi des villages à partir de cailloux de pierres percées qu'il trouve dans différents chantiers de creusement.
Il n'en réalise que très peu pour les vendre, plutôt pour son plaisir ou sur demande de ses amis ou de sa famille
Puis j'ai pu visiter son atelier, dans son grenier, là où il réalise tout, ses maisons, ses villages, ses bateaux et bien sûr, toutes ses remorques, charrettes et diligences ou caravane.
Ses maisons sont toutes réalisées en siporex sur des fonds de contreplaqué pour obtenir des produits légers. Mais tous les rapports sont à l'échelle, les vitres sont présentes, les éclairages sont possibles.
Les tuiles sont en argile coulées dans un moule réel qui lui a été réalisé par une santonnière amie, les santons Vaquette.
Il réalise de très nombreuses maisons provençales, elles sont toutes différentes les unes des autres et les fers forgés sont réellement en fer et créés par lui. Les échelles sont en bois, comme les poulies, les chaînes en acier, les seaux en bois sont de lui, il a pu réaliser ainsi des pièces uniques comme des boxes à chevaux qui reçoivent des têtes de chevaux réalisées par Vaquette.
Il a réalisé plusieurs cabanes camarguaises de gardian. Il a réalisé une maquette de maison camarguaise réelle et toutes ces maisons possèdent des toits de pailles réelles qu'il réalise lui-même à partir de balais qu'il détruit pour en récupérer la paille.
Il a aussi créé une pièce unique que je connaissais pour l'avoir vue en action sur les causses du Quercy.
Les points d'eau, les trous d'eau, avaient besoin d'être protégés et fermés dans les causses ou sur les plateaux. Il fallait les couvrir au niveau du sol pour éviter les chutes des bêtes qui pâturaient en cheminant, mais aussi des passants et surtout des bêtes sauvages qui pourraient tomber dedans en voulant s'abreuver, y périr et ainsi polluer cette eau précieuse nécessaire aux bergers et travailleurs du causse.
Alors, les hommes avaient inventé une espèce de margelle en pierre taillée qu'ils déplaçaient en la portant à deux ou quatre, pierre qui venait se positionner autour de l'orifice du trou pendant qu'on s'en servait pour pouvoir monter et descendre les seaux et en protéger l'accès, puis, lorsqu'on changeait d'endroit, on enlevait cette pierre qu'on portait au prochain point choisi et on refermait le trou de planches, de panneaux et de feuillages pour le défendre des pollutions animales.
Et enfin, Francis Ruiz réalise de superbes caravanes de gitans, je lui en avais acheté une l'année dernière. Mais il réalise bien d'autres matériels roulants comme un pressoir sur charrette pour aller de pressage en pressage, des charrettes de tout type, et même cette pièce unique, cette charrette pour transporter les taureaux de Camargue vers les abrivado et les courses camarguaises.
Il s'agit de véhicule ouvert sur le dessus pour que les gardians surveillent les taureaux à l'entrée et à la sortie. Ce sont aujourd'hui des véhicules sur camion comme je l'ai montré à la course de Cavaillon.
Mais à l'époque, c'était une charrette ouverte en bas et en haut. On faisait rentrer les taureaux comme si on les parquait, puis on refermait et la charrette était tirée par des chevaux et les taureaux marchaient jusqu'au lieu de course.
Sur mon incitation, il s'est lancé dans la réalisation de diligence et de patache.
Il m'a fait suivre par courriers successifs la construction de sa première diligence et lors de ma visite, il avait ainsi créé déjà deux diligences et une patache.
M Francis Ruiz sera visible dans les expositions suivantes :
Les 5 et 6 novembre Marguerites Gard
Les 12 et 13 Novembre Villevieille Sommières Gard
Les 19 et 20 Novembre Arles Bouches du Rhône
Les 26 et 27 Novembre Tarascon Bouches du Rhône
Les 3 et 4 décembre Sorgues Vaucluse
Les 9 10 et 11 Décembre St Gilles Gard
Du 11 au 20 Décembre Garons Gard
Du 3 au 24 décembre Lunel Hérault