Comme chaque année, l'Association des Anciens Combattants et Victimes de Guerres du village a organisé une visite plutôt culturelle.
L'année dernière, c'était le Canal du Midi, voir :
Cette année, c'était la Grotte de Trabuc et le Petit Train des Cévennes vers Anduze. Une sortie encore une fois bien préparée par le Président Diego.
Le matin, nous quittons avec un car plein le village de La Bédoule et, en trois heures, nous sommes à l'entrée de la Grotte de Trabuc pour une visite commentée de plus de 2 heures, dans un lieu magique et extraordinaire.
Les Grottes de TRABUC sont connues depuis la plus haute antiquité, on a pu y découvrir des ossements, des outils et des poteries qui montrent que par l'entrée naturelle, la salle du bas a été occupée par les hommes préhistoriques jusqu’à l’époque romaine.
Une occupation logique compte tenue de la configuration : une entrée étroite, une vaste salle, avec de l'eau, tout pour faciliter la défense, les cachettes favorables à l’habitat.
Ensuite, les grottes ont servi pour les Camisards protestants dans ce pays très marqué par la Réforme. La grotte, comme d'autres, fut murée par les troupes du Roi pour éliminer ces invulnérables cachettes.
Le nom de Trabuc vient du trabuco, ce mousqueton utilisé au 18ème siècle par les bandits de grand chemin. On les surnommait les trabucaïres étant les porteurs et les utilisateurs du trabuc.
D'ailleurs le Trésor du Félibrige, le seul et premier dictionnaire du Provençal de Frédéric Mistral donne cette définition du "trabucaire" et donne aussi l'adjectif qui en a été tiré, le "trabu", celui qui est vêtu de haillons, qui est sale, comme tous ces malfrats de l'époque dont le mode de vie ne permettait pas beaucoup les soins vestimentaires. Il a été trouvé quelques restes d'ossements, de vaisselles et un trabuc dans la salle de l'entrée naturelle. Le tout est exposé dans des vitrines.
La vraie exploration a commencé en 1823 par Nicod et Gallière qui pénétrèrent très profondément sous terre et peuvent ainsi à juste titre figurer parmi les pionniers de la spéléologie. Des expéditions de trois jours consécutifs passés sous terre en firent des précurseurs des camps souterrains.
Plus tard, en 1889, des entomologistes, V. Maget et G. Mignaud, vont y découvrirent une espèce de niphargus (un genre de crustacés amphipode), baptisé Bathyscia Mialetensis en l’honneur des grottes de Mialet.
En 1899, le réseau complet des grottes de Trabuc est visité et un plan du réseau de galeries et de salles est publié en 1920 montrant l’importance de la cavité déjà célèbre dans les milieux spéléologiques.
A cette époque déjà, des visites touristiques de la partie profonde des grottes se faisaient par l’entrée naturelle et le passage bas de « l’estrangladou » conduisait à la Salle des Vasques, où le guide, qui tenait la torche ou la bougie, allumait des feux de Bengale qu’il vendait à qui en voulait pour grappiller quelques sous. Si vaste que soit la salle, la fumée l’envahissait bien vite et toute la troupe, suivant le guide, regagnait la sortie à tâtons.
C'est en 1945 que commençe la période des découvertes nouvelles, dues à la persévérance de M.G. Vaucher. Ses travaux permettent de démontrer que le développement des galeries connues fait plus de 7 km explorés... Mais aujourd’hui encore, cette exploration n’est pas terminée. Il reste de nombreux réseaux prometteurs.
L'ouverture naturelle se situe en bas du réseau. En coupe, celui-ci fait 120m de dénivelé. C'est entre 1949 et 1950 que l'entrée actuelle est percée par un tunnel d'une vingtaine de mètres, travail réalisé par les mineurs d'Alès bénévolement. Cela a permis d'équiper la partie supérieure de la grotte sur un dénivelé de 50 mètres pour la visite du public qui est ouverte en 1974.
Les 70 mètres restant ont été équipé de cordes et permettent de faire un safari de 5 heures afin d'atteindre l'entrée naturelle.
Le tunnel d'entrée est protégé par une belle porte métallique. Ce tunnel donne accès à des passerelles, des escaliers de béton heureusement munis de rambardes qui permettent à notre groupe d'entamer une descente dans les profondeurs.
Des voiles de concrétions donnent des visions étranges.
Des cascades comme figées longent notre chemin
Et nous pouvons rencontrer une vraie cascade qui jette ses eaux dans une sorte de lac, toutes ces eaux qui ont traversé la montagne vont rejoindre le Gardon.
Des concrétions se sont formées en forme de méduses flottantes
Et des vasques d'eau attendent en bas les ruissellements, ces vasques rappellent celles que l'on peut voir dans les tufières de Pamukale en Turquie ou aux sources de l'Huveaune, voir :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2016/06/saint-zacharie-cite-d-eau.html
De nombreuses et belles stalactites nous sont expliquées, leurs couleurs sont dues aux différents sels minéraux que l'eau transporte, celles qui sont blanches et cristallines sont celles qui ne sont faites que de calcite pure.
Et les stalagmites aussi.
C'est lorsque après des millénaires de formation, stalactite et stalagmite se rencontrent que l'on a formation d'une colonne.
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