Suite de la visite de Bédoin même :
Bédoin en Vaucluse - l'estrangiè e li santoun
La commune de Bédoin, dans le nord-est du Vaucluse est connue surtout car c'est sur son territoire communal que se trouve le Mont Ventoux, l'une des plus belles et étranges montagne de France. La...
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2018/07/bedoin-en-vaucluse.html
Nous sommes montés sur le Mont Ventoux par une chaleur en plaine de plus de 30° et déjà seulement de 20° à 15h00 à 1912 m d'altitude, sous un soleil resplendissant. Nous avions déjà visité le Ventoux plusieurs fois sans que je n'en parle ici. Je vais réparer ça en faisant un sujet assez complet je l'espère.
Voici la carte de notre balade avec les points particuliers que j'y développe. Et comme toujours, vu l'histoire riche et très ancienne de ce lieu, ce sujet n'est qu'exhaustif…
Le Mont Ventoux est l'écriture francisée du nom provençal, Mount Ventous, issue lui-même du bas-latin parlé ici à l'époque de la création de la Provence par les Romains, c'est-à-dire 200 ans avant JC.
La traduction Mont Venteux en a été longtemps celle qui était la plus justifiée, d'autant qu'à la création des fondations de l'observatoire météo, de nombreux fragments de poteries ont été découverts et ces fragments étudiés, ont permis d'identifier les toutours, ces trompettes à vent semi-circulaires en terre cuite.
Ces dépôts votifs étaient réalisés par une antique civilisation pastorale qui venait conjurer les effets néfastes, ou demander les effets bénéfiques du "Maître Vent", le Mistral. C'est bien la preuve que des hommes montaient sur le Mont Ventoux bien avant la première escalade narrée par écrit, celle de Pétrarque au 14ème siècle.
Des instruments que je décrie sur mon blog en 2014 à propos des santons musiciens et des santons danseurs de la crèche provençale :
Le vent, en haut du Mont Ventoux, souffle les deux tiers de l'année d'après les relevés, à plus de 90 km/h. Il a été mesuré jusqu'à 320 km/h, et comme le Mont Ventoux est perpendiculaire au vent Mistral du Nord ou au vent marin du Sud, ce déplacement d'air subit alors un effet accélérateur sur les pentes de la barrière rocheuse qu'il rencontre, il est nécessaire de rappeler ici que le massif du Ventoux est une barrière orientée est/ouest et longue de 25 km, barrière à pentes verticales sur l'ubac, côté Mont Serein et Malaucène, et à pentes plus douces sur l'adret, côté Bédoin ce qui va permettre de faire des vents du sud, des vents marins les plus violents sur le sommet.
Le nom du Mont Ventoux ne vient donc pas du vent, d'après les dernières recherches toponymiques, mais vient de la racine celto-ligure, les peuples qui occupaient la Provence à l'antiquité, racine "Vin" et avec le suffixe "tur", Ventoux veut donc dire "montagne claire qui se voit de loin", et c'est vrai puisque par beau temps, elle se voit de la méditerranée, des Cévennes, de la Camargue…
Dernières précisions "techniques", mais nécessaires, le Mont Ventoux a vu sa naissance se réaliser avec le plissement Pyrénéen, dès 100 millions d'années avant notre ère. Ceci explique que contrairement aux montagnes plus basses en Provence, on n'y trouve pas ou rarement de fossiles et surtout pas de fossiles marins.
Et c'est comme sommet élevé pendant le quaternaire et toutes les glaciations successives qui y ont eu lieu que le Ventoux a pris sa structure sommitale de karstification, ces cailloux cassés par les gels, les pluies acides, ces éboulis désertiques qui font de ce sommet un "Mont Chauve", le Géant Chauve de Provence.
Il n'existe aucun fleuve, aucune rivière sur le Mont Ventoux qui est une éponge alimentant des résurgences bien plus lointaines que sont la Font Martin ou la résurgence Notre Dame des Anges qui alimentent au nord du Ventoux la rivière Toulourenc, mais la plus connue est la Fontaine de Vaucluse que j'ai décrite ici :
La quatrième source connue, issue de cette montagne fracturée, est le Groseau, au nord Ouest du Ventoux, sur la route qui mène à Malaucène. Cette source était connue dès l'antiquité pour un culte à l'eau et à la terre, à la déesse Graselos et, ce, dès l'époque gallo-grecque.
Une abbaye du 7ème siècle y a été fondée, puis une autre sur ce même lieu au 11ème siècle. Le premier Pape d'Avignon, Clément V y séjourna assez souvent et y avait fait construire un palais. Ces édifices ont été abandonnés au 16ème siècle, puis rasés par la révolution et il n'en reste que deux chapelles accolées, la plus petite à droite, du 11ème siècle, est la chapelle St Jean Baptiste, la plus grande à gauche, du 12ème siècle, est la chapelle Notre Dame et est bâtie sur un plan carré.
Nous allons suivre maintenant le trajet emprunté, en montant de Bédoin. Tout d'abord, départ de Bédoin que nous avons visité et expliqué ici :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2018/07/bedoin-en-vaucluse.html
Puis c'est la pénétration dans la partie boisée du Ventoux, boisement reconstitué à partir de la fin du 19ème siècle après des abattages massifs et destructeurs qui ont servis tant à réaliser des pâtures pour les ovins, qu'à alimenter en bois la construction navale de Toulon ou à réaliser des charbonnières pour charbon de bois.
Dans cette partie boisée, quelques abris sont là pour rappeler la construction de la première route et son ouverture fin du 19ème siècle, puis les épopées des courses automobiles jusqu'en 1976.
Nous allons suivre maintenant le trajet emprunté, en montant de Bédoin. Tout d'abord, départ de Bédoin que nous avons visité et expliqué ici :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2018/07/bedoin-en-vaucluse.html
Puis c'est la pénétration dans la partie boisée du Ventoux, boisement reconstitué à partir de la fin du 19ème siècle après des abattages massifs et destructeurs qui ont servis tant à réaliser des pâtures pour les ovins, qu'à alimenter en bois la construction navale de Toulon ou à réaliser des charbonnières pour charbon de bois.
Dans cette partie boisée, quelques abris sont là pour rappeler la construction de la première route et son ouverture fin du 19ème siècle, puis les épopées des courses automobiles jusqu'en 1976.
Vers les 1500 m commence la zone désertique, la zone où se trouvent les cailloux issus de la fragmentation du calcaire par le gel et les pluies. Une zone où quasi rien ne pousse, où quelques arbustes s'accrochent dans une solitude majestueuse.
Et pourtant, d'ici au haut du sommet une flore très particulière, unique et qui nécessite protection va se rencontrer pour celui qui sait regarder à ses pieds. C'est entre autre cette Flore qu'est venu étudier Jean Henri Fabre, entomologiste et félibre, toujours étudié et vénéré dans les Universités du Japon par exemple. J'ai pu parler de lui ici :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2015/09/avignon-jean-henri-fabre-palais-du-roure.html
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2015/09/avignon-jean-henri-fabre-musee-vouland.html
Voici un exemple trouvé lors de nos visites.
Le Mont Ventoux est aussi connu souvent par son histoire cycliste et la mort du coureur Tom Simpson, en 1967, autant par la déshydratation que par le dopage. Une stèle est érigée là où il est mort et des milliers de cyclistes amateurs s'y arrêtent chaque année.
De nombreux noms prestigieux ont inscrit leur nom à cette course mythique lors du tour de France (Charlie Gaul, Poulidor, Merckx, Thévenet, Virenque, etc…)
Avant d'arriver au sommet, vers 1800 m, une immense et longue ligne droite interminable pour les cyclistes au lieu-dit du Col des Tempêtes, l'un des seuls endroits où l'on a vue sur sud et nord. C'est bien un col non protégé de tous les vents ce qui rend ce lieu particulièrement difficile Un plateau y est formé d'où partent les pistes de ski vers le chalet Reynard. On y trouvait un abri souterrain qui abritait le réseau de transmission hertzien des missiles du plateau d'Albion, désaffecté depuis la fin des années 1900.
A suivre sur Bédoin Mont Ventoux (2/2), voir ici :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2018/07/bedoin-mont-ventoux-2/2.html