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Il me fallait une santonnière de grande qualité pour réaliser ce santon très particulier et quasi jamais représenté, le rebouteux.
Pour cette opération, j'ai demandé à Fabienne Pardi de s'y coller. Cette santonnière de père en fille, Maître Artisan en Métiers d'Art, Restauratrice en chef du Musée des Santons de la Principauté de Monaco est par ailleurs une amie.
Elle fait partie de ces santonniers qui font perdurer le patrimoine familial en étant eux-mêmes santonniers ou santonnières. Elle ne vit pas du nom de son père ou de son grand père, elle n'est pas une gestionnaire d'une usine au sein d'une Union des Fabricants, elle est artisane, créatrice de santons de Provence.
Et ce sont ces santonniers que j'aime, ceux que je respecte, que je défends.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur Fabienne Pardi, voir mon blog pour ma visite chez elle :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2017/08/st-cyr-sur-mer-santonniere-fabienne-pardi.html
Ou dans sa maison familiale de Serres :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2016/08/serres-santonniere-fabienne-pardi.html
Le Rebouteux était aussi nommé un toucheur ou un renoueur d'os. Parfois, il était aussi guérisseur, il avait de toute façon bien besoin des plantes pour soulager les douleurs que ses manipulations pouvaient provoquer.
Le guérisseur est toujours un métier que l'on rencontre même s'il n'est pas reconnu, ainsi que le magnétiseur. On trouve aussi toujours le rebouteux manipulateur, même si kiné et ostéopathe sont plus souvent recherchés. On trouve moins de renoueur au sens fracture du terme, le sérieux de l'hôpital est quand même maintenant reconnu.
Mais au siècle de la crèche, le renoueur ou rebouteux, très souvent guérisseur, était un personnage recherché et qui aussi, souvent, allait de village en village, de ferme en ferme, et sa présence, si sa renommée était grande, lui permettait de trouver à son arrivée une clientèle importante. Clientèle qui parfois ne pouvait pas payer et alors le rebouteux se faisait rémunérer, en compensation, de lapin, poulet ou autre barrique de vin.
Les renoueurs ou rhabilleurs, ou rebouteurs ou bailleuls se targuent souvent du nom de chirurgien. Il faut des procès intentés par cette corporation jusque fin du 18ème siècle pour que le mot chirurgien ne puisse plus être accolé à leur nom. Louis XVI lui-même avait dans sa suite, outre ses médecins, 10 chirurgiens de tout grade, 1 chirurgien pédicure, 1 oculiste, 1 dentiste, 2 opérateurs à la pierre, et 4 renoueurs ou bailleurs-renoueurs.
Le guérisseur est un praticien qui utilise des plantes pour fabriquer décoction, onguent et autre remède qu'il va appliquer sur des plaies ou faire ingérer pour combattre des symptômes de maladies…ou même pour faire "passer" des futurs enfants non désirés, non voulus, travail des faiseuses d'anges. On peut mettre dans cet aspect du métier le magnétiseur.
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Dans les rebouteux, certains étaient spécialisés. Il y avait les rebouteux plus spécialisés sur la cage thoracique et le dos.
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D'autres étaient spécialisés dans les épaules et les bras, il fallait là plus de main-d'œuvre pour tenir le bras, ou l'épaule, tiré de-ci ou de-là, mais les paysans trouvés sur place faisaient l'affaire.
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Le rebouteux de jambe traitait souvent des entorses de pieds mais surtout des fractures, et ces soins étaient si souvent mal faits qu'ils en étaient invalidants. Les boiteux ou "goï" en provençal étaient fréquents dans les villages.
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Fabienne Pardi est partie de mon idée et des images que j'ai pu lui donner pour me réaliser ce santon. C'est à la fois un peu un guérisseur, il a son panier d'herbes avec lesquelles il fait les décoctions soulageantes pour ses patients, mais c'est aussi un renoueur et là, il remet en place le dos martyrisé par les travaux des champs de son patient qui s'accroche à sa chaise pendant que le genou levé redresse quelque vertèbre déplacée.
