Dijon est une très belle ville. Une ville qui a conservé beaucoup de son architecture ancienne car elle a eu la chance de ne jamais subir de bombardements y compris pendant la dernière guerre.
La capitale de la Bourgogne est centrée autour de son Palais des Ducs de Bourgogne dont la construction a commencé au 14ème siècle et a duré sur 5 siècles.
De ces constructions successives, on peut retenir les deux tours qui le dominent, celle du 15ème siècle bâtie par Philippe le Bon et celle bâtie par Philippe le Hardi au 14ème siècle qui porta d'abord le nom de Tour Neuve avant de s'appeler Tour de Bar après avoir servi de prison à notre Bon Roi René, duc d'Anjou, comte de Provence, roi de Naples et de Sicile, par ailleurs duc de Bar et de Lorraine après la bataille pour la succession entre les 2 prétendants au duché de Lorraine dont le Roi René.
Les liens entre Provence et Bourgogne se sont répétés 4 siècles plus tard lorsque Frédéric Mistral, quand après avoir donné à lire son chef d'œuvre Mireille à Alphonse de Lamartine, écrivain d'origine bourguignonne, il en reçut les hommages qui ont ensuite fait la renommée internationale de notre maître à tous.
Frédéric Mistral a dédié au Bourguignon son plus célèbre ouvrage : « Je te consacre Mireille : c’est mon cœur et mon âme… ». Lamartine qualifie ce poème épique de “chef-d’œuvre” et répond avec enthousiasme : « le parfum de ton livre ne s’évaporera pas en mille ans. » Ce chef d'œuvre est un des éléments qui vaudra à Mistral le prix Nobel de littérature en 1904.
A noter que ce chef d'œuvre a été écrit en graphie moderne rhodanienne et qu'il n'a rien à voir avec la graphie dite classique ou alibertine qui date du milieu du 20ème siècle, graphie qui n'aurait certainement pas permis à Mistral d'obtenir la récompense suprême, n'en déplaise aux occitanistes de tous bords et à leurs sbires que sont par exemple Tricio Dupuy ou malheureusement certains membres du Félibrige.
Frédéric Mistral va venir à Dijon en 1859, au moment de la publication de Mireille. Il va séjourner chez ses amis Bertrand, fabricants de moutarde à Dijon, comme il le fait parfois. Une idylle naît entre Marie Bertrand et le poète mais c’est une autre Dijonnaise, sa nièce Marie Rivière, que Mistral épouse bien des années plus tard en 1876. Il a 46 ans et elle 19. Le manque de sourire sur l'image ci-jointe peut permettre de douter que le couple ait été heureux tant la tristesse, révélée par la photographie, se lit sur le visage de Marie. Elle semble résignée aux infidélités conjugales du “félibre”, à qui elle ne peut donner d’enfants.
Frédéric Mistral sera nommé Membre Honoraire de l’Académie de Dijon qui fera même une séance spéciale en 2015 pour le centenaire de la mort de notre poète.
Cette académie a reconnu au Museon Arlaten son rôle de référence pour les autres musées ethnographiques français, dont le Musée de la Vie bourguignonne. Son promoteur, le collectionneur Perrin du Puycousin, a d’ailleurs rencontré Mistral dans sa maison de Maillane et s’est inspiré de ses conceptions muséographiques.