Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ce santonnier d'Aubagne tenait son magasin à Aubagne, Place des Quinze. Il en avait un autre à Tourtour dans le Var.

Le 31 Décembre 2013, il a cessé son activité sans successeur malheureusement pour reprendre ses moules et perpétuer son travail.

Encore un santonnier de renommée et de qualité qui disparaît.

Les santons plastiques chinois continuent de faire leurs dégâts dans un pays comme la France, prompt à parler de son exception culturelle mais aussi prompt à faire des feuilletons américains ou coréens, le nec plus ultra du cinéma de télé, à faire des péplums insipides américains, le summum du cinéma, à faire du rap ritournelle, le plus beau bruit ambiant des voitures, les décibels devenant un critère musical péremptoire, à inonder nos crèches de santons plastiques et de granges en cartons pour fêter Noël en faisant croire aux enfants d'aujourd'hui que le coloriage dans la masse des plastiques issus du pétrole sont de l'art Provençal.

C'est le propre de cette société où l’ignorance crasse s’étale fièrement, et où ceux qui font le métier de la transmission des traditions sont doublés par des apparences immédiates, des bonheurs instantanés et au prix minimum.

J'ai eu la chance de pouvoir visiter son magasin plusieurs fois en 2012 et 2013 avant d'apprendre sa fermeture.

J'ai essayé de me ruer sur les restes du magasin en début 2014. Hélas, tout avait été emballé très rapidement, et ce qui reste devait être vendu dans des brocantes/vides-greniers sans que je puisse savoir lesquels.

Ce travail méritait à mon sens une autre fin pour cet artiste Médaille d'or de l'académie internationale de Lutèce (Paris), Officier de l’ordre des Arts et Lettres.

D'autant plus que Jean-Louis Castelin-Peirano était installé dans l'atelier de son grand-père, Secundo Peirano, puis de sa mère, Amalia Castelin-Peirano, une grande famille de santonniers.

L'ancien site de ce santonnier http://www.santons-castelin-peirano.com est invisible sur le Net, ne laissant ainsi aucune trace de lui, comme si sa fermeture devait aussi correspondre à une disparition totale.

Mais cette disparition totale ne peut se réaliser. Cet artiste ne peut échapper à sa notoriété. Ainsi, France Majoie-Le Lous, dans son excellent livre "Connaître les santons de Provence", parle des "imagiers d'argile", un bien beau mot pour reconnaître cette œuvre à part entière, et elle cite ainsi Castelin-Peirano comme Imagier d'Argile.

Santonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin Peirano
Santonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin Peirano

J'ai eu la chance de pouvoir acheter quelques uns de ses santons lorsqu'il était encore en activité.

Ma première pièce a été une Camarguaise qui a fait l'objet de moult commentaires. Elle est issue d'un défi entre l'artiste et des amis, enlever la dentelle qui couvre habituellement la poitrine. Et le résultat est extraordinaire. Il a fait pourtant l'objet de remarques pudibondes, à ce que je sais, par des âmes bienveillantes et sans humour.

Pour ma part, je trouve cette pièce très belle et elle fut mon premier achat.

Santonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin PeiranoSantonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin Peirano

J'ai aussi beaucoup apprécié ses moutons aux yeux de biches tellement ils sont finis et ses murets (bancau) parfaitement représentés.

Santonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin PeiranoSantonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin Peirano
Santonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin Peirano

Je me suis aussi procuré un autre jour ce travailleur des champs, ce faneur avec sa gerbe de blé sur le dos et cette faux réelle, lame en acier bien aiguisée dans son fer noir usagé, loin de ses fers blancs si souvent utilisés.

Santonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin PeiranoSantonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin Peirano

Et enfin pour finir, un cadeau de ma compagne, une poissonnière criante de vérité, accorte, bien ronde, sa coiffe réelle, sa balance accrochée à la ceinture comme il se doit et ses deux paniers indépendants, qui peuvent bouger pour donner plus d'allure au geste.

Le visage comme sur tout le travail de Castelin-Peirano est expressif et la posture de la poissonnière, mains sur les hanches, si bien qu'on l'entendrait presque haranguer le chaland.

Santonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin PeiranoSantonnier à Aubagne, Jean-Louis Castelin Peirano

Je vais donc continuer de chercher quelques pièces de ce santonnier qui me plairaient sur le Web.

Tag(s) : #Santon et Santonnier
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :