Camargue, les flamants roses

Toujours dans cette balade dans la Camargue, la période qui va de fin janvier à fin février est une période où il faut visiter la Camargue. Le ciel y est souvent pur de toute pollution grâce au vent froid qui nettoie l'atmosphère, il n'y a pas de moustiques qui se protègent par ce temps là et, surtout, les zones d'observation de la faune sont libres des foules envahissantes et stressantes des périodes de vacances.

Là, entre nous, ou seulement avec quelques étrangers d'un âge certain donc calmes, il est possible d'admirer un phénomène annuel, le rassemblement des flamants roses pour lesquels la période des amours vient de débuter.

Il existe plusieurs postes ou lieu d'observation, mais celui de Pont de Gau, à quelques kilomètres seulement des Saintes, est un endroit très bien organisé avec un parcours balisés de plusieurs kilomètres, un nourrissage assez régulier des oiseaux pour leur assurer une partie de leur nourriture et en plus un baguage des oiseaux qui permet de les compter et de les suivre dans le temps.

Il existe 6 sortes de flamants dans le monde.

Le flamant du Chili, une population estimée à ½ million d'individus qui ne vit qu'en Amérique du sud. Le flamant des Andes, environ 100 000 individus et le flamant James de seulement 50 000 individus vivent tous deux dans les Andes.

Le flamant des Caraïbes, environ 100 000 individus, vit sur les côtes nord d'Amérique du Sud et sur les côtes de toutes les îles des Caraïbes.

Le flamant nain, près d'1 million d'individus, ne vit que dans le sud de l'Afrique.

Enfin, le flamant rose, 800 000 individus, vit en Afrique, dans le sud de la Turquie, en Inde et en Asie et a pris racines dans le sud de l'Europe, en particulier en Camargue où il a pu y devenir sédentaire.

Toutes ces sortes de flamants se distinguent par leur taille, mais surtout par certaines couleurs de becs, noir, noir et rose, violet, jaune, blanc ou par la couleur des palmes.

Photos du web

Les flamants sont les seuls oiseaux au monde qui combinent leurs pattes d'échassiers avec des pieds palmés de palmipède, une adaptation complète de leur morphologie aux lieux de nourrissage.

Les prédateurs sont essentiellement goélands et gabians qui s'attaquent aux œufs, ou les rapaces. De plus les chiens, les renards et les loups profitent des périodes de sécheresses pour venir faire des carnages dans les rassemblements plus denses et donc plus facilement attaquables. C'est le cas en Provence depuis quelques années avec le dérèglement climatique actuel.

Pendant cette période préparatoire à l'accouplement, des milliers de flamants se réunissent comme tous les animaux grégaires qu'ils sont. Ils vont vivre en troupe et tous s'imiter pour trouver leur compagne.

C'est alors un bruit assourdissant qui couvre les marais où on les trouve. En effet, le rite de la conquête est assez simple, les oiseaux vont étendre le bec au plus haut possible, tête en l'air pour émettre des sons proches du coassement mais très guttural et des centaines d'oiseaux ensemble.

Puis ils tournent la tête à droite, à gauche plusieurs fois, et enfin ils battent des ailes pour montrer leur sublime plumage multi couleur.

Entre temps, ils s'épouillent

Ils se détendent de temps en temps en réalisant quelques vols pour le plus grand plaisir des spectateurs que nous sommes, vol majestueux qui peut atteindre 60kmh sur des distances de plusieurs centaines de kilomètres lorsqu'ils sont en migration.

Le reste du temps, ils se nourrissent de crustacés et d'algues filtrés par leur bec. C'est la nourriture qui va provoquer leur couleur rose, en particulier la spiruline et les crevettes.

La reproduction a lieu après l'accouplement avec un œuf déposé dans un nid monticulaire en boues. L'oisillon qui naît est nourri par un lait jusque vers ses deux mois, la couleur de l'oisillon est blanche, puis le bec étant suffisamment formé, le nouvel oiseau va pouvoir se nourrir. Il restera gris pendant 2 ou 3 ans pour atteindre sa majorité sexuelle et pendant cette période il n'est pas autorisé à participer aux parades.

La multitude de ces oiseaux donnent des décors sublimes qui permettent de rêver à un décor de crèche… sur cet unique sujet…

Le refuge du Pont de Gau permet aussi de voir quelques autres oiseaux naturellement nombreux en Camargue.

Les hérons blancs dits garde-bœufs.

Les hérons gris ou plutôt cendrés

Des nids de cigogne sont visibles, et quelques gabians sont là, prêts pour leurs méfaits sur les oeufs à venir.

Des Hiboux Grands Ducs blessés, reconnaissables à leurs aigrettes érigées sur la tête,  sont sauvegardés dans des immenses cages où ils sont nourris par des poussins.

C'est un oiseau qu'on trouve en Camargue souvent en hiver, dans les Alpilles et dans le Luberon.

Enfin le milan noir, oiseau migrateur, qui niche dans les forêts le long du Rhône en particulier en Camargue. Ces milans noirs blessés aussi sont en soin ici en espérant qu'ils puissent retrouver la liberté.

Ultime plaisir de cette balade, une manade de taureaux et une cabane Camarguaise malheureusement abandonnée.