/image%2F1042794%2F20140512%2Fob_aa9539_farandole-des-santons-fresque-de-david.jpg)
Port-Saint-Louis-du-Rhône est une commune de Provence créée en 1904 pour donner à Arles et à Lyon un port sur l'embouchure du Rhône.
Le Rhône se sépare en deux parties à Arles, Petit Rhône et Grand Rhône forment ainsi la Camargue. C'est le Grand Rhône, endigué, qui pouvait servir ainsi de transport maritime. Il faudrait s'en occuper sérieusement pour redonner à cette voie navigable sa grandeur et lui redonner toute son utilité pour le transport et diminuer ainsi la pression des camions sur les autoroutes, et la pollution afférente. Mais il s'agit là de politique raisonnée, à moyen et long terme, une politique donc inconnue de nos élus qui vivent à la petite semaine, en vue de leur réélection et non en recherche d'un bien être qui retombera sur leurs successeurs et non sur eux… un autre sujet donc…
La cité de près de 9000 habitants, réalise la séparation entre Camargue et golfe de Fos sur Mer. C'est d'une part une ville industrielle, port annexe de Marseille mais aussi pour cette commune uniformément à fleur d'eau, un prolongement de la Camargue avec des plans cultivés, des marais salants, des cabanons et un élevage de moules et d'huîtres de renommée, les moules et huîtres de Carteau.
La ville possède l'une des dernières sardineries françaises, quelques lieux historiques à visiter dont la Tour Saint Louis et une immense plage orientée plein sud, la plage Napoléon.
Mais cette fois-ci, c'est une activité historique en Provence qui nous a fait venir : la navigation en nego-chin…
Et c'est l'association "Prouteicioun di tradicioun loucalo" de Port St Louis qui organise tout ça.
Tout va donc se passer d'abord au they du Pégoulié avec la compétition en réalité très amicale et un apéro offert au cabanon de l'association. Pour mémoire, un they est un amoncellement de sable dunaire transporté par le fleuve, le vent et la mer. Il est donc variable.
Un cabanon est une habitation traditionnelle des marais. Elle est située aussi bien au milieu des marais qu'en bordure de mer, ces cabanes de pêcheurs du début du XXème siècle sont assujetties au Droit des Territoires Maritimes.
Puis le repas est organisé près du cabanon de la Présidente de l'association qui a mis en place quelques tables et chaises à l'abri du soleil pour que chacun y mette en partage ce qu'il a amené.
Ce cabanon avec d'autres est situé au milieu des enganes, ces terres si salines que la seule végétation qui y vit est halophile, ici pour la plus grande part, de la salicorne.
Puis, je pourrais faire une balade dans le canal qui traverse ces enganes joignant le fleuve Rhône jusqu'au nord de la plage Napoléon, au nord de l'étang Napoléon et irrigant ces terres. On y trouve encore beaucoup de muges (le mulet en Provence). A l'époque où il était encore très entretenu, on y trouvait des multitudes d'écrevisses, d'anguilles, etc…et donc des centaines d'oiseaux migrateurs dont des flamands.
Le Cabanon du They du Pégoulié est situé dans l'anse face à l'île dite "gracieuse" sur laquelle nichent essentiellement des gabians et où trois groupes de cabanons reçoivent des propriétaires, qui doivent faire avec le bruit assourdissant de ces oiseaux, qui y viennent avec des négo-chin ancrés dans l'anse au milieu des flamands roses qui trouvent ici une nourriture suffisante pour y vivre à l'année. Au fond, de l'autre côté, la vue donne sur l'activité pétrolière qui détruit peu à peu cette région comme les boues rouges détruisent la région de Gardanne et le Golfe de Cassis, droit de pollution des richesses industrielles contre droit de vie des humains…Un choix politique, celui de l'argent avant celui du raisonnement au bien-être de notre société.
La course à la partègo (prononcer : partègue) n'est ni plus ni moins qu'un jeu créé ici pour faire concourir des habitués capables de faire avancer ce bateau à fond plat utilisé par les pêcheurs et les chasseurs dans les canaux et les voies navigables de ces terres basses sans fond. Le bateau avance grâce à la poussée de la perche (partègo en provençal) maniée par celui qui dirige la barque, debout au fond du bateau.
Nous avons droit après ces courses homériques à la remise des médailles selon les catégories d'âge et de sexe.
Nous allons vite faire un tour au village pour acheter quelques trucs à manger, nous sommes venus sans notre panier pour le repas de midi, hier soir nous étions encore à minuit en haut du Mont Ventoux pour les feux de la St Jean, voir ici :
http://l-estrangie-e-li-santoun.over-blog.com/2018/07/feu-sur-le-ventoux.html
Une occasion de prendre quelques photos de la cité que nous reviendrons voir. La Tour St Louis, un très beau bateau sur le port, le pont basculant qui accède au port de plaisance, quelques péniches en bord de Rhône et sur la route Napoléon, des restes des blockhaus allemands qui ont été aussi efficaces que notre ligne Maginot.
Le repas va donc être pris par tous sous des toiles posées par la Présidente de l'association avec un partage des paniers et heureusement pour nous qui n'avions amené donc que très peu de choses du village. Les cabanons sont tous dotés d'un mat, celui-ci servait à mettre un fanion, un drapeau lorsque le propriétaire était présent, ainsi en cas de montée des eaux très rapide, on pouvait savoir qu'il était coincé là pour venir le chercher avec tracteur ou barque. Ambiance de fête bien arrosée. Le coin se situe loin de la route, une piste qui longe l'étang de Napoléon, au milieu des enganes où de nombreux cabanons sont situés. Un coin de rêve aussi pour les photographes dont celui de la journée…
Le canal est là au bord, il n'est plus entretenu et nettoyé depuis de nombreuses années ce qui fait qu'il s'envase, une vase noire et collante dans laquelle les enfants vont jouer, mais pas qu'eux, les grands aussi vont trouver là un terrain de jeu…
Je vais pouvoir faire une balade d'une heure en négo-chin, transporté et ballotté par le mouvement de la partègo, mouvement assez stressant parfois tant le bateau remue. Les rives sont envahies par des arbustes qui se multiplient, qui tuent toute autre végétation et détruisent les lieux de reproduction d'une grande partie de la faune marine. Nous allons voir affleurer de nombreux mulets mais l'eau est si boueuse que je ne vais pas en photographier. L'entretien est abandonné et bientôt, ce magnifique lieu de faune et de flore va disparaître.
Il reste encore quelques canards qui servent d'appelants pour les chasseurs. Parfois, un ou deux poteaux restent des pièges qui étaient montés, des filets tendus dans le lit entre ces deux piquets permettaient de réaliser de belles pèches.
Une vue aussi sur ces "enganes", cette végétation si particulière de plantes au milieu des terres salées.
C'est la fin d'après midi, nous rentrons par le chemin des écoliers, nous passons près de St Martin de Crau où les prés de foin de la Crau ont été coupés. On profite des canaux d'irrigation pour noyer les champs et ainsi permettre une repousse nouvelle, pour une récolte nouvelle. Mais les champs noyés voient l'arrivée de multitudes de gabians qui viennent négocier les vers de terre qui vont sortir ainsi que des corbeaux. Ces oiseaux, gabians et corbeaux, n'ont plus de prédateurs, et sont considérés par les écolos comme espèce protégée, ils ne peuvent pas être chassés et se multiplient bien trop, envahissants et polluants villes et campagnes. Des cigognes ont aussi élu domicile dans le pré pour venir se nourrir et font s'éloigner les autres oiseaux qui voudraient venir leur prendre leur nourriture.
Une cité, Port St Louis, qui mérite d'être visitée, nous irons faire la visite du village-même plus précisément, une superbe plage sur la Méditerranée. Et tout l'été, des fêtes organisées en soirée sur le Port qui méritent visite de la part de ceux qui veulent profiter des restos, des spécialités culinaires, de musique et de jeux gratuits.
