Maussane les Alpilles est une commune de 2500 habitants, très riche en patrimoine qu'il faut visiter. Notre balade du jour ne sera pas réservée à cette activité mais à une fête splendide qui s'y déroule chaque année. Le centre ville est dédié alors à un marché provençal mais surtout à la mise en place d'ateliers où sont exercés les métiers et les activités d'antan. Le village redevient un village d'antan, lorsqu'on avait le temps de prendre le temps.
C'est dans la rue principale que se situent les principales animations, non loin du monument aux morts et de la fontaine des 4 saisons
La musique et les danseurs de l'association "Li Coudelet Dansaïre" de St Martin de Crau participent à l'animation de la rue.
Comme le thème de la journée du temps retrouvé est la vie de Pagnol à Giono, une troupe de théâtre joue des morceaux de Pagnol, et en particulier la scène entre César et Marius, sur les 4/3 à verser au café…
De très nombreuses personnes sont costumées, des costumes de tout le 19ème siècle, des tissus chatoyants et si bien portés.
La fin de l'Avenue de la Vallée des Baux est occupée par une présentation de vieux tacots.
Pour les enfants, un parc est occupé par des jeux anciens et par les animaux de l'association "l'arche du temps perdu"
Et puis, comme dans toute fête de Provence, les ânes, bâtés ou non déambulent avec leurs propriétaires bénévoles qui ont pour hobby de faire vivre et soigner ces animaux superbes.
L'avenue est occupée sur toute sa longueur de multiples stands qui proposent des produits locaux ou des produits artisanaux.
Parmi ces exposants, à noter la présence du Collectif Provençal avec ses livres et sa fondation pour la création de l'Observatoire de la Culture et de la Langue Provençale à Cheval Blanc.
Autres exposant où je me suis arrêté un peu plus, un marchand d'olives qui expose plein de santons habillés au milieu de ses plats d'olives, une très belle idée.
Une cour est réservée au vêtement arlésien avec l'association Renneissènço d'Arles.
Les coupeuses de l'association "Li decouparello de velout" sont là pour montrer la minutie et le temps qu'il faut pour faire un ruban d'arlésienne, des dizaines d'heures entre fabrication du tissu brodé et découpage des boucles au sabre.
Et puis, il y a tous les vieux métiers et toute l'animation apportée par l'association "Li Prouvençau" qui a pour but d'animer les fêtes provençales en présentant les vieux métiers. Et cette association est très demandée, il n'y a qu'à voir son planning de 2018.
Voici les métiers présentés :
D'abord la bugado dans le lavoir superbe de la ville, lavoir de 1865, immense lavoir.
J'ai pu voir aussi l'opération de la fabrication du café à l'ancienne, dans sa complète réalité. D'abord, le café vert est torréfié dans des petits appareils familiaux. Puis il est moulu au moulin à café et mis dans une gamelle pleine d'eau chaude sur le poêle qu'il va falloir alimenter de bois ou de charbon pour faire bouillir cette marmite mainte fois remuée. Quand le café a bien bouilli, il est alors passé dans une chaussette pour être servi. C'est la recette du café à l'ancienne.
Et il s'agit d'un vrai métier qui se faisait dans les villes, aux portes des quartiers ouvriers, le réveil très matinal ne permettait pas aux travailleurs du matin d'avoir un café prêt à la maison, alors le petit noir s'achetait dans la rue auprès de ces femmes du matin qui ainsi avaient un revenu assuré quel que soit le temps. Elles travaillaient très souvent aux portes des cafés qui n'avaient pas encore les machines à café de maintenant.
La cardeuse, le marchand de charbon et sa carriole, le marchand de vin et ses petits tonneaux sur sa carriole font partie des activités présentées dans la rue.
D'autres endroits nous permettent de rencontrer la chanteuse des rues avec son musicien, un peu plus loin le garde-champêtre et sa corne, et enfin le facteur à pied bien sûr. D'ailleurs en provençal, le facteur se dit "pedoun" ce qui veut dire piéton.
Autres scènes présentées, la marchande de savon. De même, nous sommes arrivés trop tard, une véritable fabrication de confiture au feu de bois en chaudron de cuivre avait eu lieu mais tous les pots étaient déjà vendus.
L'école attire toujours autant de monde. Il faut dire que là nous avons un maître d'école qui n'est autre que le curé, l'école publique n'est pas encore là, avec un vrai tableau, des vraies tables et une série de livres impressionnante.
Un étameur est là, réparant ses casseroles ou circulant avec sa charrette et son âne. De même, le rémouleur bien utile même aujourd'hui.
Le laitier et la laitière ont une très belle charrette fermée pour bien protéger le lait des rayons du soleil ainsi que les fromages et circulent dans les rues pour vendre leurs produits, tractés par leurs ânes bien dociles.
Bien sûr, pas de fêtes sans le maréchal ferrant qui ferre de vrais chevaux
Le sonnailler vient créer des sonnailles adaptées au cou des chèvres et des moutons avec son bois de micocoulier ou de ciste.
Dernier métier rencontré dans cette journée, le conducteur de la torpille, celui qui vient vider les tinettes des particuliers pour les emmener en dehors de la ville. Et cette rencontre me fait d'autant plus plaisir que lorsque j'avais présenté cette activité qui a perduré jusqu'en 1962 au moins en Provence dans certaines communes, j'avais essuyé des remarques assez négatives de quelques lecteurs assoiffés d'une crèche aseptisée…d'une crèche irréelle…
J'en suis d'autant plus fier que Francis Ruiz a eu la gentillesse de me faire une torpille à mains, celle qui allait dans les rues très étroites où le cheval ne pouvait aller. Et c'est exactement celle-là que j'ai pu voir dans cette fête.
Une fête que je viendrai refaire mais en me réservant l'année prochaine toute la journée pour assister le matin au mariage provençal, au banquet de la mariée, au photographe à l'ancienne, pour profiter réellement de toute cette fête tant elle est réussie.